C’est l’une des grandes anomalies macroéconomiques de 2020. Bridés dans leurs dépenses par des mois de fermetures de commerces et de restaurants, les Français ont massivement mis de l’argent de côté : le taux d’épargne a grimpé financièrement hors logement de 4,6% à 12,1%. La Banque de France estime que 110 milliards d’euros ont été thésaurisés à cause du Covid. L’essentiel a été déposé sur des comptes bancaires et sur des livrets défiscalisés (livret A, LDDS), qui ont connu une collecte record à 35 milliards.
D’après le conseil d’analyse économique (CAE), 70% du surcroit d’épargne a été fait par 20% des Français les plus riches car la consommation a drastiquement baissé avec notamment le manque de loisirs. Pour inciter les Français à dépenser, Bercy réfléchit à augmenter les donations vers les générations plus jeunes avec plus de besoins.
Aujourd’hui chaque parent peut donner en franchise d’impôt 100 000 euros plus l’exonération qui est accordée dans la limite de 31 865 euros tous les quinze ans (don numéraire). Mais ces donations pourraient servir à investir dans l’immobilier et non à être consommer. Autre piste envisageable en dirigeant cette épargne vers les entreprises en difficulté financière, via des fonds d’investissement labellisés.
Bercy tente déjà difficilement de réorienter les fonds placés en assurance-vie vers les entreprises. Les économistes ne voient pas comment mobiliser rapidement l’épargne vers l’investissement a part vacciner le plus vite possible et restaurer la confiance.
(Source : Challenges, Mars 2021)