Sang-froid – En gérant son portefeuille boursier directement, l’investisseur assume les conséquences de choix personnels, résultant de ses affinités et connaissances. Cette démarche implique toutefois de se fixer des règles de conduite et de s’y tenir. Il faut d’abord conserver des liquidités disponibles en cas de coup dur ou de dépense imprévue, mais aussi pour ne pas être obligé de vendre au mauvais moment et pour être en mesure de saisir une opportunité d’achat. Ensuite, il ne faut se constituer un portefeuille que progressivement. Étaler ses opérations, par exemple une par mois, permet de lisser les cycles généraux du marché, pour ne pas risquer, par malchance, de tout miser lors d’un pic.
Mais la diversification ne doit pas empêcher de fortes convictions. Il ne faut pas saupoudrer à l’excès ses investissements. Car, si le nombre de lignes est trop élevé, le suivi de l’actualité des sociétés sera très chronophage, pour une performance qui risque de converger vers la moyenne du marché.
Un portefeuille modeste, à partir de 10 000 €, peut se composer d’une petite dizaine de lignes lorsqu’il s’agit de titres-vifs (bien moins avec des fonds). S’il est plus important, au-delà de 100 000 €, il pourra comporter une vingtaine de valeurs. L’objectif est ainsi que le poids de chaque ligne se situe entre 5% et 10%. Cette proportion va évoluer au fil du temps et devra être surveillée de près pour éviter que le portefeuille devienne déséquilibré.
Discipline – C’est dès la décision d’achat qu’il faut se fixer un objectif. Mais encore faut-il ensuite s’y tenir. Lorsqu’un titre monte plus que les autres et que son poids relatif devient trop important, il est recommandé de procéder à une vente partielle, par exemple la moitié, pour que le risque ne soit pas trop concentré. Une bonne discipline de gestion consiste ainsi à résister à la tentation de gagner toujours plus.
Si, au contraire, un titre a décroché, la tentation est d’en acheter encore. Mais il n’est pas recommandé d’abuser des moyennes en baisse. Une vente à perte est souvent préférable, même si, psychologiquement, il est difficile d’admettre que l’on s’est trompé.
Pour se fixer des objectifs, il convient de prendre en compte la fiscalité qui s’appliquera à la plus-value. Sur un compte-titres ordinaire, il faut se baser sur une ponction de 30%. Du coup, pour gagner 10% net de taxes sociales et d’impôt, il faut viser une hausse de 14,3%. Au sein d’un plan d’épargne en actions (PEA), le gain sera soumis aux seuls prélèvements sociaux de 17,2%. Pour obtenir un profit de 10%, l’objectif doit donc être fixé 12,1% au-dessus du prix d’achat.
NB : La gestion active consiste à procéder à des ventes partielles lorsqu’une action monte, quitte ensuite à renforcer la position en cas de reflux. La volatilité permet ainsi de « travailler » une ligne de fonds de portefeuille pour réduire, au fil des ans, le prix de revient unitaire moyen.
Afin de clôturer cette analyse, nous vous proposons d’apporter un éclairage sur le « Plan d’Epargne en Actions » ou PEA, qui présente un avantage fiscal certain.
Privilégier le PEA :
Avantage fiscal – L’épargnant a tout intérêt à gérer son portefeuille via un plan d’épargne en actions, même si ce choix se limite aux valeurs européennes. Dans cette enveloppe fiscale, il garde toute liberté d’acheter et de vendre aussi souvent qu’il le souhaite. Le gain net sera exonéré d’impôt (12,8%) au bout de cinq ans. Les taxes sociales (17,2% actuellement) ne seront dues qu’en cas de retrait partiel ou de clôture du plan, et non pas chaque année ou sur chaque opération. Il n’y aura aucun prélèvement à la source sur les dividendes, comme sur un compte-titres ordinaire (CTO). En attendant, les fonds resteront placés. C’est un avantage de trésorerie significatif.
(Source : Investir)